Il est 22 heures ce vendredi 31 janvier 2020 lorsque Ilunga Makabu monte sur le ring. Face à lui, Michal Cieslak, le boxeur polonais qui rêve lui aussi du titre suprême. L’ambiance est explosive au Shark Club de Kinshasa
Dans les trois premiers rounds, les deux adversaires se rendent coup pour coup, même si Makabu dirige le combat. On se rend compte que le polonais est un adversaire vraiment dangereux en contre-attaque. Au 4e round, Cieslak est distrait croyant à une illusoire intervention de l’arbitre. Makabu lui assène alors un puissante gauche qui fait tomber Cieslak au tapis, il se relève, l’arbitre le compte jusqu’à 8 et le combat reprend.
Au 5e round, Cieslak veut montrer que son knock-down n’a pas ébranlé sa confiance. Et c’est au tour de Makabu de vaciller avant d’être compté par l’arbitre. La tension est à son comble dans le public survolté.
A partir du 6e round, Makabu poursuit sa stratégie, dangereuse mais payante. Il occupe le centre du ring et pousse Cieslak dans les cordes. Le polonais semble être à l’aise dans les cordes où il compte sur son sens de l’esquive et sur ses contre-attaques. Makabu amène ainsi le combat jusqu’au 9e round. Le kanangais met alors le turbo, comme à son habitude. Cieslak tente de reprendre le contrôle du combat et s’expose. Makabu le bombarde de coups, apparemment insensible à la fatigue, et c’est la curée durant les 2 derniers rounds.
Mais le polonais encaisse. Au 11e round, Makabu lui fracture le nez et le sang coule sur le visage de l’homme du Nord. Malgré cela, le courageux polonais refuse d’abandonner, lui qui n’a jamais connu la défaite. Et il tient jusqu’au bout des 12 rounds.
Voici le verdict des 3 juges mexicains de la WBC Carlos Flores, Omar Mintun et Humberto Olivares : 114-112, 116- 111, 114-111. Certains observateurs étrangers (dont le célèbre site netboxe) ont jugé sévère le score des juges estimant que Makabu avait gagné tous les rounds et méritait encore plus de points. C’est pour dire si la victoire de Makabu ne peut être mise en doute.
Toujours selon les ces même observateurs étrangers, l’arbitre canadien Michael Griffin a fait une prestation remarquable, un “sans faute 10/10”. Monsieur Griffin ne s’est pas laissé impressionner par la foule déchaînée toute acquise au boxeur national. En ce qui concerne le public, il a été d’un fair-play exemplaire en saluant la prestation du polonais, montrant au monde entier les traditions de respect et d’hospitalité qui font l’honneur des congolais.
Mention spéciale pour l’austère (voire sévère) superviseur de la WBC, le tunisien Houcine Houichi. Une fois sa mission terminée, il a mis bas le masque et s’est révélé être, en fin de compte, un monsieur chaleureux et sympathique. Qui déclare adorer venir à Kinshasa auprès de son ami le Général Ilunga Luyoyo. Rappelons que Monsieur Houcine Houichi est également Président de l’ABU – Association Africaine de boxe, qui est un véritable tremplin pour combattre dans la prestigieuse version WBC.
Enfin, grand coup de chapeau à Félix Tshisekedi qui est venu se fondre dans la foule pour assister à ce combat historique. C’est la toute première fois qu’un président de la République congolais assiste physiquement à un combat de boxe en 60 ans d’histoire de la RDC. “Et Mobutu lors du combat Ali-Foreman en 1974, me direz-vous?” Rappelons que le guide, depuis son domicile, avait prudemment suivi le combat du siècle à la télévision …
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